François Junod Automatier, sculpteur

Une curiosité insatiable pour comprendre le génie mécanique qui engendre la magie du mouvement

François Junod

Automatier, sculpteur

Né à Sainte-Croix en 1959, François Junod y fréquente d’abord l’École technique (section micro-mécanique). Puis, tout en faisant un apprentissage de restaurateur d’automates chez Michel Bertrand à Bullet, il obtient son diplôme à l’École des Beaux-Arts de Lausanne (section dessin et sculpture). Depuis 1984, il conçoit et construit des automates, tout en paraissant doué d’une faculté de création schizophrène : d’une part il travaille sur des sculptures modernes (pour lesquelles il avoue assez volontiers sa prédilection), souvent délirantes ou lyriques, tandis qu’il poursuit en parallèle la tradition des automatiers initiée par les Jaquet-Droz.

Si François Junod a principalement tourné son activité vers les androïdes à l’ancienne, dont la demande est aujourd’hui importante (d’autant plus qu’il est devenu un maître incontesté de cet art en voie de disparition), il n’abandonne pas pour autant les automates contemporains. On peut souligner parmi ses œuvres modernes monumentales : l’ange du CIMA de Sainte-Croix, l’homme-marcheur qui orne ce même musée, le buste de la cantatrice à l’Arena de Genève, ou encore la jeune fille et l’oiseau perchés sur la façade du collège du Cheminet à Yverdon-les-Bains.

Chez les êtres artificiels de François Junod, la poétique de la machine se niche tout d’abord dans leurs éléments fondateurs : engrenages, ressorts ou spirales…

Car, plutôt qu’entretenir l’illusion, il s’agit de mettre l’accent sur ses mécanismes, ainsi que sur l’atelier du facteur d’automates, lieu de « naissance » des simulacres : un univers baroque, extérieurement bien loin de la précision mécanique, fait d’amas de rouages, de membres de plâtre pendus au plafond, de roues à came, de têtes d’animaux grotesques, de scories métalliques, de corps de bronze entremêlés.

Force est alors de constater que l’émotion produite par ses créations ne s’en trouve que renforcée.

En effet, si la réalisation d’un automate dénote clairement une volonté d’emprise technique sur notre milieu, en reproduisant la Nature à l’identique, elle marque également une tentative, forcément vouée à l’échec, de dépasser la matière, de recréer le vivant dans ce qu’il a de plus élusif.

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